Après la première partie de notre entretien sur sa carrière (et que vous pouvez retrouver en intégralité cliquant ici) Raquel Infante nous donne son point de vue sur la Seleção Portugaise, ses ambitions et la façon dont la qualification pour l’Euro 2017 a changé à jamais le regard porté sur le football féminin au Portugal.
Car au niveau international, Raquel vit certainement un de ses meilleurs moments. Après avoir eu l'honneur d'avoir fait partie du groupe qui obtint la toute première qualification lusitanienne en Coupe d'Europe, elle croit désormais dur comme fer à une qualification portugaise pour le Mondial 2019 qui se déroulera en France (et dont vous pouvez retrouver le classement et calendrier du groupe en cliquant ici) et qui serait là aussi, en plus d’un exploit, un fait complètement inédit.
"Avec la sélection, l'objectif est de se qualifier pour le mondial, je sais que c'est difficile, mais nous avons l'équipe et la qualité pour. Je suis confiante".
Pour se qualifier, le Portugal se doit de remporter ses 4 derniers matchs et espérer un faux pas de la Belgique (2e) lors de ses 2 derniers matchs. Car la première place (la seule directement qualificative) est d'ores et déjà promise à l'Italie. Équipe face à laquelle la Seleção s'était injustement inclinée, après avoir réalisé un superbe match et lors duquel, Raquel avait marqué un but qui aurait pu valoir le point du match nul, si la portière Italienne n'avait pas simulé une charge inexistante :
"Je n'ai pas fait faute sur le gardien. Mais le football est ainsi fait. C'était un match au résultat injuste. On a été supérieures pendant toute la rencontre, mais ce qui compte c'est de marquer plus de buts que l'adversaire. Je suis sûre que nous allons toutes donner le meilleur de nous-mêmes et être à 200% pour les matchs qui nous restent dans cette phase de qualification. Maintenant on va avoir les matchs pour le mini mondial (Tournoi de l'Algarve, entre-temps terminé et ou la sélection a conquis la 3e place, le meilleur classement de son histoire) qui va être d'une importance capitale pour solidifier la croissance du groupe. Je suis sûre que nous serons encore plus fortes au moment de jouer la Belgique, l'Italie et la Roumanie. Nous voulons les 3 points à chaque match, peu importe l'adversaire, quand on rentre sur le terrain c'est toujours notre objectif".
Invitée à décrire les principales qualités du groupe lusitanien, elle n'hésite pas une seconde :
"C'est l'union. Nous sommes une équipe avec de l'expérience et nous sommes prêtes à affronter n'importe quelle confrontation. Nous avons une complicité acquise sur la sueur du travail, nous avons de l'envie et de l'ambition".
Consciente que la toute première qualification de l'histoire de la Seleção au dernier championnat d'Europe était un énorme pas en avant dans la croissance de la modalité, Raquel tient cependant à souligner que ce fut un travail d'équipe et qui vient déjà de loin :
" c’est un travail qui vient de derrière. Ce n'est pas seulement le groupe actuel qui a réussi cet exploit. Les générations antérieures ont dû beaucoup travailler et faire beaucoup de sacrifices pour que le football féminin portugais soit aujourd'hui, regardé avec un autre œil. Et pas seulement les joueuses qui sont passés par la Seleção, mais aussi les entraîneurs, les comités, fédérations et directeurs. Moi aussi j'en fais partie et j'en suis très honorée".
Une chose est sûre, en plus de la reconnaissance internationale qu'a apporté cette qualification, le peuple portugais s'est aussi soudainement pris de passion pour ses meninas :
"le groupe a constamment progressé et aujourd'hui je reçois de plus en plus de SMS de félicitations sur notre jeu. Depuis ce jour-là (de qualification pour l'Euro), nous sentons plus de soutien, mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Nous en avons conscience et nous savons que nous aurons encore plus de soutien de la part des Portugais dans un avenir proche".
Si vous aussi vous faites partie des Portugais qui se sont pris de passion pour nos meninas, rendez-vous le 8 juin prochain face à l'Italie, pour cette rencontre capitale qui sera décisive pour la qualification pour le mondial 2019 en France.