Certes le Portugal a perdu face à l’Espagne en finale de l’Euro U19. Mais doit-on tout considérer cette défaite comme un échec ? En matière de formation il faut regarder les choses sur le long terme et même si une victoire aurait évidemment été appréciée le fait d’avoir atteint trois finales consécutives (U19) ces 3 dernières années, ne tend à prouver qu’une seule chose :
l’équipe du Portugal a encore de très beaux jours devant elle…
La relève est donc là, aucun souci à se faire, le Portugal dispose d’un vivier exceptionnel qui lui permettra de rester une sélection phare et une équipe redoutable au moins pour les 15 prochaines années. Cela est dû à l’excellent travail effectué par les dirigeants de la FPF, les formateurs, les entraineurs qui sont parmi les meilleurs au monde, les clubs, mais aussi et surtout avec beaucoup de talent qui inonde les jeunes joueurs de nord au sud du pays, des quartiers jusqu’aux petits villages…
Beaucoup ont souligné l’absence de nombreux cadres de l’équipe dans cette compétition. Et c’est vrai que des noms comme Ruben Dantas, Romario Baro, Nuno Tavares, Tomas Esteves, João Ferreira, Pedro Alvaro, Pedro Neto, Rafael Camacho ou encore Umaro Embalo tous titulaires indiscutables, en temps normal, nous donnent l’eau à la bouche et peuvent nous laisser quelques regrets. On peut facilement tomber dans le piège et faire un raccourci « avec ses joueurs-là, le Portugal aurait renouvelé son titre de champion d’Europe des moins de 19 ans ».
Mais peut-on vraiment affirmer avec certitude que cela aurait été le cas ? Et si ces bons résultats avaient un peu à voir avec le fait que ce soient des jeunes, qui morts de faim ont agrippé à deux mains leur chance servie sur un plateau d’argent par le destin. L’équipe « A » aurait-elle fait aussi bien ? Rien n’est moins sûr.
La seule certitude c’est que ce sont les Celton Biai, Fabio Cardoso, Diogo Capitão, Fabio Vieira, Felix Correia, João Mario et Gonçalo Ramos qui nous ont fait vibrer lors de ce championnat d’Europe et ce sont eux qui ont confirmé ce que tout le monde sait déjà, le Portugal possède un énorme vivier de talents prêts à éclore et qui ne demande qu’une seule chose : qu’on leur laisse une chance de le prouver.
Désormais les géants étrangers auront des nouveaux noms de jeunes à suivre dans leur agenda et qui feront certainement l’objet d’un scouting attentif pour perpétuer la donne de ces dernières années : le Portugal est un marché à ciel ouvert où les meilleurs clubs Européens viennent faire leurs courses chaque saison en vue du mercato.
Si l’on regarde la façon dont ces absences, cités plus haut, ont été comblées avec brio, on peut en fait affirmer que malgré l’absence du trophée de champion d’Europe elles auront été bénéfiques. Bénéfiques pour les jeunes qui ont saisi cette opportunité à deux mains et qui ont élevé encore plus haut la réputation de la formation « made in Portugal ». Mais c’est aussi une chance pour les absents, qui pour la plupart ont pu faire la présaison avec leurs clubs respectifs (Benfica, Porto, Sporting). De plus la majorité d’entre eux aura réussi à gagner une place en équipe pro comme Nuno Tavares (SL Benfica), Romario Baro, Tomas Esteves (FC Porto) ou Rafael Camacho (Sporting CP). Les fruits de cette défaite sont donc en train de murir et seront bientôt prêts à être cueillis. C’est ce lien causé à effet qui apportera certainement encore beaucoup de joie à l’Équipe nationale dans un avenir proche…
Le précédent de 2018 :
Autre exemple parfait, c’est celui de 2018, où le Portugal avait remporté avec brillo l’Euro U19, avec là aussi de nombreuses absences de poids pour la sélection. Diogo Leite, Domingos Quina, Gedson Fernandes, ou encore Diogo Dalot et même João Felix pour ne citer qu’eux, manquaient à l’appel et ils ont eux aussi fait la pré saison avec leurs clubs respectifs avec le résultat que tout le monde connaît désormais. De l’autre côté, « l’équipe B » mettait en lumière les Francisco Trincão, Jota, Florentino Luis, Miguel Luis, Ruben Vinagre et Thierry Correira en Finlande avec le premier Euro U19 remporté depuis la reformulation de la compétition (avec la même génération qui avait remporté l’Euro U17).
Et là aussi, le résultat est désormais visible aux yeux de tous, puisque tous ses joueurs, ou presque, ont déjà pu s’affirmer avec succès dans leurs clubs respectifs. Là encore les absences citées plus haut vont servir la sélection portugaise et le bien commun.
Tout cela (allié à la victoire du FC Porto en Youth League) ne fait que confirmer ce que tout le monde sait déjà, la formation portugaise est parmi les meilleurs de la planète et vu la qualité et le travail effectué dans les diverses catégories, son avenir s’annonce radieux et donnera beaucoup de maux de tête au futur(s) sélectionneur(s). Des maux de tête qui seront certainement enviés par d’autres…