Présentation Silas au Sporting

Formé au Sporting CP son club de cœur, Silas est de retour à la maison mère 30 ans après l’avoir quitté et pour relever l’un des défis les plus captivants de sa jeune et courte carrière en entrainant l’un des trois grands. Bien qu’il n’ait que trois ans de métier, avec Belenenses SAD, Silas a appris avec les plus grands. De José Mourinho à Jorge Jesus en passant par Luiz Felipe Scolari.

Une expérience qui lui vaut l’opportunité de prendre les commandes du navire Sporting CP qui se trouve complètement à la dérive et dont il sera déjà le troisième capitaine de cette saison à peine débutée.

Embourbé dans une crise sportive qui les empêche d’attirer des entraineurs bien plus renommés comme José Mourinho (qui aurait refusé l’invitation) mais aussi une crise économique qui a empêché l’arrivée d'Abel Ferreira, pour lequel le PAOK demandait 6 millions d’euros, le Sporting CP n’a eu d’autre choix que de se tourner sur un jeune entraîneur à fort potentiel. Une ligne dans laquelle s’insère parfaitement Silas (43 ans) qui en trois ans à Belenenses a démontré avoir les qualités d’un grand entraîneur en devenir, avec un football attractif et offensif et surtout dominateur. Une qualité cruciale que le Sporting n’arrive plus à l’appliquer depuis un moment déjà…

Silas est un ancien de la maison, puisqu’il a intégré l’Académie d’Alcochete et a joué dans les équipes U13 et U17 (87/89) lors desquelles il a joué notamment avec Beto, son futur directeur Sportif. Faible physiquement, il n’arrivera jamais jusqu’à l’équipe principale des verts et blancs et rejoint l’Atletico (1990), club Lisboète, qui militait alors en deuxième division B qui n’est rien d’autre que l’actuelle CN serniores (D3). Mais son destin allait finalement l’envoyer vers l’Espagne, deux ans à Ceuta (98/99 et 00/01) et un à Elche (99/00), où il avait notamment tapé dans l’œil de Barcelone qui voulait l’intégrer dans son équipe B.

Mais il finit par faire le choix de revenir au Portugal pour rejoindre l’União Leiria (01/02), où il avait été expressément demandé par un certain José Mourinho. Il fera donc parti de cette formidable aventure avec les Leirienses qui en décembre, occupaient la deuxième place du championnat, où il était notamment l’un des meilleurs joueurs avec d’autres notables comme Nuno Valente, Derlei ou Maciel. Ces prestations vont lui valoir une chance en Équipe nationale (3 caps) qui était alors entrainée par Luiz Felipe Scolari.

Il sera également entrainé par Jorge Jesus lors de son passage par l’équipe de Belenenses entre 2006 et 2008.

 

Un entraîneur prometteur :

À peine six mois après avoir mis un terme à sa carrière de joueur professionnel en 2016-2017, Silas s’est vu offrir le poste d’entraineur de l’équipe U23 de Belenenses. Il n’y restera que très peu de temps puisqu’il finit par être promu en tant qu’entraîneur principal à la suite du départ de Domingos Paciencia alors qu’il avait à peine le niveau III des diplômes d’entraîneur de la FIFA.

Au stade du Restelo Silas a enchainé les bonnes performances en plaçant les « azuis » dans la lutte pour une place en Europa League.

Lors de ces trois saisons avec Belenenses et Belenenses SAD, son bilan est plutôt positif avec 14 victoires, 21 matchs nuls et 19 défaites.

Une défense à trois :

Avec si peu de temps devant lui, rien ne garantit que le nouvel entraineur du Sporting impose immédiatement un système tactique identique à celui qu’il utilisait à Belenenses.

Mais il faut savoir que Silas est un adepte des systèmes de jeu avec trois défenseurs, ce qui est plutôt inédit dans le championnat portugais. C’est en tout cas celui qu’il a utilisé à Belenenses pendant trois ans. Trois défenseurs centraux une sentinelle devant et des latéraux qui évoluent haut sur le terrain comme des ailiers, même si en phase de transition l’un d’entre eux avait pour rôle de redescendre pour recomposer une ligne à quatre. Mais plus qu’un système, Silas est un amateur de beau jeu et il aime que son équipe ait la possession de balle (53% de moyenne en trois ans et 79% de passes réussies). Une qualité qui a son importance dans un club comme le Sporting qui est sensé, en tant que grand club portugais, asphyxier ses adversaires.

Un système à trois défenseurs, un jeu basé sur la domination et la possession de balle, des bons résultats et en course pour une qualification en Europa League il n’en fallait pas plus pour qu’il soit rapidement qualifié d’entraîneur a fort potentiel.

Faute de moyens financiers, le Sporting s’est donc tourné vers un choix low cost mais le fait qu’il ne dispose que du niveau III et donc qu’il ne pourra pas donner des consignes sur le banc de touche, risque d’être un sacré problème vu la crise profonde qui sévit en ce moment à Alvalade. De plus l’association nationale des entraîneurs ne lui concédera aucune largesse et a déjà avertie qu’elle regardera cette situation de très près :

« À Belenenses SAD, il devait être assis sur le banc, pouvant donner sporadiquement une instruction, comme peut le faire un médecin, un masseur, ou un physiothérapeute. S’il n’applique pas cela au Sporting il sera assujetti à des amendes pécuniaires et des suspensions. En Europa League, l’UEFA ne lui permettra pas d’accéder aux conférences de presse ni à la flash interview. Il pourra y aller comme adjoint comme cela se passe au Portugal. En tant qu’entraineur principal il devra y avoir une autre personne avec le quatrième niveau UEFA PRO et seulement cette personne pourra être dans la zone technique et donner des instructions aux joueurs en accord avec le règlement ».

Silas est donc un entraineur talentueux avec un futur brillant. Mais pour lui, c’est maintenant que les choses sérieuses vont commencer. Sera-t-il capable de remettre sur pied une équipe complètement détruite physiquement mais aussi mentalement ? Sera-t-il capable d’inverser cette crise profonde de résultats sans pouvoir interagir directement avec ses joueurs pendant les matchs ?

En tout cas on va suivre ce parcours avec délectation et beaucoup d’intérêt…